20 septembre 2023
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Un début de saison très prometteur
D’une manière générale, l’ensemble des stades phénologiques se sont très bien déroulés jusqu’à Mai, avec notamment une très belle floraison, constate Frédéric Bonnaffous, Directeur des Vins Dourthe. Bien que certaines propriétés aient subit le gel précoce d’avril, à l’instar du Château Belgrave, la configuration du millésime en a fait une force plus qu’un handicap. « Le gel s’est déroulé au stade des bourgeons et n’a donc pas impacté négativement la production. Au contraire, dans un contexte de millésime « généreux », ce gel a favorisé la concentration naturelle des raisins ».
Les Châteaux qui tireront leur épingle du jeu en 2023, seront ceux qui auront investi des moyens humains conséquents au vignoble
Une pression liée aux conditions climatiques
Le point noir du millésime, qui a donné du fil à retordre à nos équipes, c’est la pression mildiou forte associée à une période de croissance incroyable du vignoble. Les conditions climatiques chaudes et humides du millésime, nous ont offert peu de fenêtres pour protéger le vignoble.
La vigne appréciant particulièrement l’eau et le soleil, « elle prenait parfois 60 cm au cours d’une seule semaine », il fallait s’en occuper comme d’un jardin, avec une extrême réactivité pour les travaux en vert.
En 2023 plus que dans tout autre millésime, avoir un vignoble impeccable n’était pas un luxe, mais une nécessité.
Si chaque millésime dispense ses enseignements, Frédéric Bonnaffous souligne : « On ne peut pas faire de viticulture à l’économie dans un contexte de dérèglement climatique. Les Châteaux qui tireront leur épingle du jeu en 2023, seront ceux qui auront investi des moyens humains conséquents au vignoble, et ce tout au long de l’année ».
Si 2023 n’est pas sans rappeler l’incroyable millésime 2016, également généreux tant sur le plan qualitatif que quantitatif, les analyses le rapprochent davantage du 2018. La belle initiation florale couplée à une météo favorable ont posé les bases d’un millésime quantitatif. Les grappes sont globalement plus nombreuses et plus conséquentes. L’une des clés pour produire un beau 2023 a de ce fait résidé dans « l’adaptation de la charge de raisins au plus près de la demande du millésime ». Il fallait passer, repasser et repasser encore au vignoble pour retirer, à la main, les contre-bourgeons, les triples et les grappes lorsque nécessaire.
L’ensemble des vignobles Dourthe vendange désormais
Les vendanges des cépages rouges ont débuté de manière précoce, autour du 14 septembre pour les Châteaux Belgrave, La Garde, Pey La Tour et Reysson. Il s’agit principalement de jeunes vignes de merlot sur terroirs drainants. Quatre jours plus tard, c’est au tour des Châteaux Le Boscq, Rahoul, Grand Barrail Lamarzelle Figeac et Ricaud de donner les premiers coups de sécateur.
Les premiers raisins rentrés sont de belle qualité, aromatiques, et plein de promesses
Zoom sur Château Le Boscq et son premier millésime de conversion Bio
« 2023 devrait être un joli millésime aromatique, doté d’un bel équilibre et d’une acidité intéressante » livre joyeusement Joachim Gilbert, responsable du Château Le Boscq, pour son premier millésime de conversion en agriculture biologique. « Je suis très satisfait de l’état sanitaire de nos vignes, ça a été un combat mais nos équipes n’ont rien lâché et nous arrivons à l’heure des vendanges avec une récolte saine, qualitative et quantitative ». Une décision de conversion qui intervient à l’occasion d’un millésime hautement challengeant, et qui semble avoir été relevé, non sans efforts conséquents, par les équipes en place. La situation du Château, à Saint-Estèphe, sur un plateau ventilé en première ligne face à l’estuaire, participe également au succès de cette première année.
A suivre
Dans les prochaines semaines
« Château Belgrave : d’un marathon à un autre, portrait de Mathilde Chaillou »